Gustav oder der Maskenball (Gustave III ou Le Bal des Masque) - Die Opern der Welt

von: Daniel Francois Esprit Auber, Eugene Scribe

Jazzybee Verlag, 2012

ISBN: 9783849600303 , 240 Seiten

Format: ePUB

Kopierschutz: Wasserzeichen

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Preis: 2,49 EUR

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Gustav oder der Maskenball (Gustave III ou Le Bal des Masque) - Die Opern der Welt


 

Acte deuxième


 

 

La maison de la devineresse. – Sur le second plan, à gauche, une large cheminée dans laquelle on a construit un poêle: le feu est allumé; une chaudière bout sur un trépied. Du même côté, et sur le premier plan, un cabinet. Sur le second plan, à droite, une petite porte secrète, au baut d'un escalier. Au fond, une porte et une croisée à travers laquelle on aperçoit une partie du port et de la rade de Stockholm.

 

Scène première.

 

Arvedson, Christian, Gens du Peuple, puis Gustave.

 

La devineresse est devant sa table, à gauche; près d'elle et debout, un garçon et une jeune fille lui demandent la bonne aventure; à droite et dans le fond, des gens du port, des matelots et des femmes du peuple attendent leur tour.

 

LE CHŒUR, regardant Arvedson avec crainte et respect.

Gardons-nous bien de la troubler,

C'est Belzébuth qui va parler.

 

Couplets.

 

ARVEDSON, jetant quelques plantes dans la chaudière.

 

Premier couplet.

 

O Belzébuth, ô roi des noirs abîmes,

Sois aujourd'hui mon guide et mon soutien!

A ton aspect les cœurs pusillanimes

Tremblent d'effroi; mais moi, je ne crains rien!

O mon maître! maître suprême,

Dont j'invoque les lois,

De l'enfer viens toi – même,

Et réponds à ma voix!

 

Gustave, habillé en matelot, entre seul par la porte du fond, et se mêle, à droite, parmi les gens du peuple.

 

GUSTAVE.

Au rendez-vous j'arrive, et le premier, je crois.

 

Il aperçoit la devineresse et veut la regarder de plus près. Les femmes du peuple le repoussent rudement, et le roi s'éloigne d'elles en souriant.

 

ARVEDSON, continuant son évocation.

 

Deuxième couplet.

 

Prince des nuits, préside à ces mystères;

Je crois en toi, je crois en ton pouvoir;

Pourquoi, souvent rebelle à mes prières,

As – tu trompé mes vœux et mon espoir?

O mon maître! maître suprême

Dont j'invoque les lois,

De l'enfer viens toi-même,

Et réponds à ma voix!

Je l'entends ... c'est lui-même,

Il répond à ma voix.

 

Elle se frotte les mains et le front avec le philtre qu'elle vient de composer.

 

LE CHŒUR, l'entourant.

Vive la devineresse,

Dont le pouvoir redouté

Nous dispense la richesse,

Le plaisir et la santé!

ARVEDSON.

Silence! Je l'ai dit. 

TOUS, à voix basse, et la pressant davantage en tendant leur main.

A mon tour maintenant.

Voilà mon argent!

Voilà, voilà mon argent.

CHRISTIAN, matelot, fendant brusquement la foule.

Place, vous dis-je! à mon tour! c'est à moi,

Christian, matelot du roi!

Je veux savoir mon sort et mes chances futures.

Au service du roi j'ai bravé le trépas,

Et depuis dix-huit ans que pour lui je me bats,

Je n'ai rien reçu! 

ARVEDSON.

Rien! 

CHRISTIAN.

Que trois larges blessures.

Aurai-je mieux un jour? 

ARVEDSON.

Donnez-moi votre main!

CHRISTIAN, présentant sa main.

Je paierai bien; tâchez que ce soit bon. 

GUSTAVE, à part.

Brave homme!

ARVEDSON, examinant la main de Christian.

Vous recevrez un jour, de notre souverain,

Un beau grade, et, de plus, une assez forte somme.

GUSTAVE, tirant de sa poche un rouleau d'or sur lequel il écrit quelques mots au crayon.

Je veux qu'elle ait dit vrai. 

 

Il glisse le rouleau dans la poche de la veste de Christian, et se remet tranquillement à fumer sa pipe.

 

CHRISTIAN, à Arvedson.

Sorcière, grand merci!

 

À part.

 

Pour moi, pour mes enfants, quelle heureuse nouvelle!

 

A Arvedson.

 

Combien? 

ARVEDSON.

Deux rixdallers. 

CHRISTIAN.

C'est cher. 

 

Fouillant dans sa poche.

 

Car l'escarcelle

N'est pas trop bien garnie. 

 

Retirant le rouleau qu'il regarde avec étonnement.

 

O ciel! Que vois-je ici?

 

Lisant.

 

»Le roi Gustave, à son vieux camarade,

Christian, l'officier A moi de l'or! ... un grade!

O miracle! ô bonheur! la sorcière a raison;

Je vanterai partout ses talents et son nom!

 

Ensemble.

 

ARVEDSON, avec enthousiasme.

Du maître à qui je m'adresse

Mon cœur n'a jamais douté;

Par moi qui suis sa prêtresse

Son pouvoir est respecté.

CHRISTIAN ET LE CHŒUR.

Vive la devineresse

Dont le pouvoir redouté

Nous accorde la richesse,

Le plaisir et la santé!

 

Entourant Arvedson.

 

Pour qu'on m'en donne autant,

Voilà, voilà mon argent!

GUSTAVE.

Oui, oui ... la devineresse

Sur moi n'avait pas compté;

De son art, de son adresse,

Elle doute en vérité.

Ce miracle étonnant

A doublé son talent.

 

Dans ce moment on frappe en dehors de la petite porte à droite: tout le monde s'arrête et écoute.

 

GUSTAVE.

On a frappé! 

ARVEDSON, à part, montrant la petite porte.

Souvent, par ce secret passage,

Se rend chez moi plus d'un grand personnage,

Qui veut à tous les yeux garder le décorum.

 

Elle va ouvrir; entre un domestique sans livrée.

 

GUSTAVE, le regardant.

Que vois-je? Un valet d'Anckarstrœm,

Sans livrée, en ces lieux! 

LE VALET, s'adressant à Arvedson.

Madame, ma maîtresse

Vers vous m'envoie. 

GUSTAVE, à part.

...