Benvenuto Cellini - Die Opern der Welt

von: Hector Berlioz, Armand Francois Leon de Wailly

Jazzybee Verlag, 2012

ISBN: 9783849600396 , 240 Seiten

Format: ePUB

Kopierschutz: Wasserzeichen

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Preis: 2,49 EUR

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Benvenuto Cellini - Die Opern der Welt


 

Acte premier


 

Premier tableau

 

Lundi Gras

 

L'appartement de messer Giacomo Balducci au tomber de la nuit. Sur le devant, à gauche, une table entre deux fauteuils à dossier. Deux portes: une à gauche, une au fond. A droite, une fenêtre. La nuit augmente graduellement.

 

Scene I

 

Balducci, Teresa.

 

Teresa regarde par la fenêtre: Balducci entre par la porte du fond, achevant de s'habiller.

 

Introduction.

 

BALDUCCI.

Teresa ... mais où peut-elle être?

Thérèse ... à la fenêtre!

Je l'ai pourtant bien défendu;

N'avez-vous donc pas entendu?

Pour prendre l'air l'heure est fort belle

Depuis un siècle que j'appelle.

Le pape m'attend ... mon bâton,

Mes gants, ma dague, et ce carton ...

 

Teresa prend tour à tour ces objets sur la table et les lui présente.

 

C'est à damner un saint, un ange!

En vérité, c'est bien étrange

Que le pape ainsi dérange

Un trésorier soir et matin

Pour Cellini, ce libertin,

Ce paresseux, ce Florentin!

Aussi pourquoi, notre saint père,

Prendre en Toscane un ciseleur,

Quand vous aviez votre sculpteur

Fieramosca, dont c'est l'affaire?

 

Il sort.

 

TERESA.

Enfin il est parti,

Tout de bon, ... je respire,

Ouf ... quel ennui!

C'était un vrai martyre.

 

Chœur de masques au dehors.

 

BALDUCCI, rentrant.

D'où vient ce bruit? 

TERESA.

O Dieu! serait-ce lui!

 

Cellini, Francesco, Bernardino et masques au dehors.

 

Tra la la la

De profundis!

Carnaval père

Ce soir enterre

Un de ses fils!

Mais soyez sages,

O grands enfants

De tous les âges,

De tous les rangs;

Homme ni femme

Ne pleurez pas,

Buvez à l'âme

De lundi gras!

BALDUCCI.

A ma porte quel, tapage!

C'est Cellini, je le gage,

Avec ses mauvais sujets:

Prenons garde à ses projets.

 

Il s'approche de la fenêtre et reçoit une grêle de fausses dragées qui lui couvrent le corps et le visage de taches blanches.

 

Cellini, Francesco, Bernardino et le chœur de  

masques.

 

Vive la joie!

Les morts sont morts;

Dieu nous envoie

Un joyeux corps,

Un gai compère

Encor plus gras

Que feu son frère;

Ne pleurons pas.

 

Ensemble.

 

BALDUCCI.

Ah! marauds! infâme engeance!

C'est sa bande, l'insolent!

Me couvrir ainsi de blanc

Lorsqu'il faut qu'en diligence

Je me rende au Vatican!

Va, de toi j'aurai vengeance

Quelque jour, maudit Toscan!

BALDUCCI, à Teresa qui éclate de rire.

Oui, riez, la belle affaire!

Pour changer il est trop tard,

Ah! grand Dieu! chez le saint père

J'aurai l'air d'un léopard!

 

Teresa s'approche de la fenêtre à son tour et reçoit une pluie de fleurs.

 

 

Ensemble.

 

BALDUCCI.

C'est bien lui, je vais descendre!

Misérable, ose m'attendre!

C'est ce fat, votre enjoleur!

Moi l'épine, et vous la fleur!

Lui Cellini, lui mon gendre!

Mille fois plutôt me pendre!

Ah! malheur à lui, malheur!

Ce Florentin,

Ce paresseux, ce libertin!

Ose m'attendre,

Gueux à pendre!

TERESA.

Oui, c'est lui, c'est votre gendre!

Croyez-vous me faire prendre

Un mari contre mon cœur?

Renoncez à cette erreur,

Colombine est à Léandre;

Moi la femme de Cassandre!

Ah! malheur à lui, malheur!

 

Cellini, Francesco, Bernardino et le chœur de masques.

 

De profundis!

Carnaval père

Ce soir enterre

Un de ses fils!

Mais soyez sages,

O grands enfants

De tous les âges,

De tous les rangs;

Homme ni femme

Ne pleurez pas,

Buvez à l'âme

De lundi gras!

 

 

Scene II

TERESA, seule.

 

Parmi les fleurs qu'on vient de lui jeter elle ramasse un bouquet.

 

Les belles fleurs ... un billet ... Cellini!

Quelle imprudence ... 

 

Elle lit.

 

Eh quoi! venir ici?

Ce soir même ... Ah! grand Dieu! mais mon père

Est bien loin, et l'instant est propice ... Que faire?

 

Air

 

Entre l'amour et le devoir

Un jeune cœur est bien à plaindre,

Ce qu'il désire il doit le craindre,

Et repousser même l'espoir.

 

Se condamner à toujours feindre,

Avoir des yeux et ne point voir,

Ah! comment le pouvoir?

Un jeune cœur est bien à plaindre

Entre l'amour et le devoir.

 

Quand j'aurai votre âge,

Mes chers parents,

Il sera bien temps

D'être plus sage;

Mais à seize ans

Ce serait dommage.

Oh! dès qu'à mon tour

Je serai grand'mère,

Alors, laissez faire!

Malheur à l'amour!

 

 

Scene III

 

Teresa, Cellini.

 

TERESA.

J'entends quelqu'un monter ...

Cellini! ...

CELLINI.

Teresa! ne fuyez pas...